Qui suis-je? Rachel Adil... présentée par Clamoche
Page actualisée en juin 2009
Une femme de 40 ans
Mariée, deux enfants de neuf et huit ans;
Un emploi de conseillère emploi à un bus de mon domicile.
A trois quart temps pour passer le mercredi avec mes filles.
Bref, je suis une femme, un modèle du genre classique que vous croisez tous les jours. Pas un top modèle, loin s'en faut! C'est plutôt la classe moyenne. Dans toutes les acceptions du terme.
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Au fil des ans...
A 10 ans...
Milieu des bois, dans un village de 254 habitants.
- Papa écoute pousser les arbres; il est régisseur d'une propriété de centaines et de centaines d'hectares.
Avec des étangs, des forêts, des chasseurs.... et des champignons.
- Maman travaille beaucoup : elle s'occupe de nous, mon frère, ma soeur et moi; elle remplit des bocaux et le congélateur, des légumes du jardin, des fruits récoltés, du gibier chassé... sans oublier les champignons.
- Mon frère, ma soeur : nous sommes très proches, par l'âge, par les jeux, par l'école (une seule classe, toutes sections confondues dans le village) et par les grimaces... parce que nous devons aller cueillir les champignons.
A 20 ans...
Rencontre d'un étudiant marocain dans les couloirs de la cité universitaire.
Des études disparates : une licence en lettres modernes, un diplôme supérieur en Langue et civilisation arabes à Langues "O" et une formation en commerce international.
Pour financer mes études, je suis pionne dans plusieurs lycées, au gré des affectations du rectorat.
A 25 ans...
L'étudiant marocain n'est plus; il travaille à Casablanca... et moi, je deviens "une immigrée française au Maroc". Nous nous sommes mariés.
Au Maroc règnent un Roi et un vent de liberté; dont la liberté de la presse. Je deviens journaliste dans un nouveau quotidien marocain en langue française.
Dans un autre journal sévit un Directeur de rédaction à qui je voue une admiration sans faille. Aujourd'hui encore, je souris en pensant à ses billets ironiques, "Qui s'y frotte s'y pique" dans Libération Maroc. Mohamed El Gahs est pour moi un modèle.
Mon seul regret : je ne lui ai jamais dit "Merci" pour tout ce qu'il a écrit. Or, si le lancement d'un quotidien est une expérience incroyable, le quotidien est difficile...
Je rentre en France, sur la région parisienne.
A 30 ans...
Chargée de développer une start up... qui fait faillite; puis chargée de communication et commercialisation dans une société qui me met rapidement au placard.
De toute façon, un autre travail m'attend.
C'est en 2000, nous nous installons, tous les 3... puis tous les 4, dans cette ville de banlieue.
J'ai deux petites filles, en l'espace de dix-huit mois et pas de place en crèche pour la deuxième.
A 35 ans...
Un autre boulot proche de chez moi; une autre vie faite de train train... et l'ennui. Je sors de ma torpeur :
- grâce à un problème avec la Municipalité et le début de courriers
- grâce à une réflexion de ma fille, alors âgée de 3 ans : "Une femme, conduire un avion? N'importe quoi ! ça n'existe pas!" Je décide de suivre une formation sur "L'égalité des chances entre les hommes et les femmes" Je comprends et je découvre le carcan dans lequel je m'étais enfermée.
A 40 ans et plus...
Je ne sais... Conseillère municipale d'opposition et le souvenir d'une campagne municipale.
Seule certitude : j'aime cueillir des champignons. Mon mari et mes filles aussi!
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